En 1988, la multiplication des enquêtes rétrospectives réalisées par l'Ined justifiait un contrôle sérieux de leur fiabilité. La question avait depuis longtemps été abordée pour le tiers monde, mais beaucoup plus rarement dans les pays développés où le débat sur la mémoire des enquêtés avait plutôt été traité par d'autres disciplines. C'est en comparant une source administrative de qualité aux réponses des enquêtés à un questionnaire biographique, que les chercheurs de l'enquête 3B bis se sont proposés de repérer la fréquence et la distribution des omissions et des mauvaises datations d'évènements. Ces erreurs ne relevant sans doute pas du seul hasard, mais de mécanismes sélectifs, il fallait donc en comprendre les conditions d'apparition en fonction de l'évènement vécu, des circonstances de l'interview et du questionnaire lui-même. Pour se faire, le registre de population tenu en Belgique a fourni une occasion d'expérimentation introuvable en France, puisque l'administration y consignait (c'est d'ailleurs toujours le cas à l'heure actuelle) non seulement les évènements d'état civil mais aussi l'ensemble des résidences occupées au cours de son passé par l'individu et la liste datée des entrées et sorties des membres du ménage. Cette source pouvait donc être rapprochée de biographies familiales et migratoires issues d'enquêtes afin d'apprécier leur qualité respective. La comparaison a été faite sur la base légèrement réduite du questionnaire de l'enquête IE0161 "Biographie familiale, professionnelle et migratoire" (3B) de l'Ined. A noter, la biographie professionnelle était trop mal décrite par le registre pour qu'une confrontation fructueuse soit possible ; cet aspect n'a donc pas été abordé dans l'enquête dont il est question ici, malgré l'intérêt qu'il y aurait à analyser les erreurs de mémoire certainement lourdes dans ce domaine. De plus, étant difficile de distinguer entre l'effet de l'ancienneté de l'évènement et celui de l'âge de l'enquêté au moment de la collecte, la dégradation de la remémoration avec l'âge actuel de la personne n'aura pas non plus été vérifiée.
Probabiliste Pour éviter le saupoudrage de l'échantillon dans de petites sous-populations, seules les personnes nées belges et vivant toujours avec un premier conjoint légitime belge de naissance ont été retenues. Cette configuration était la plus courante, même si elle écartait un peu de la situation d'enquête réelle en évitant des causes d'erreur liées aux cas complexes (mais ceux-ci auraient été trop rares dans un échantillon représentatif pour permettre des estimations utilisables). Par ailleurs, l'échantillon a été limité aux couples dont l'un des conjoints était né entre 1933 et 1942, l'autre devant être né pendant une période plus large allant de 1933 à 1947. Dans tous les cas, les individus enquêtés avaient donc au plus 14 ans en 1945 et leur âge à l'enquête s'étalait de 41 à 56 ans. Cette plage était plus étroite et plus jeune que celle de l'enquête 3B (concernant la tranche des 45 à 69 ans).Probability
Entretien en face-à-face : papier et crayon (PAPI) /Interview.FaceToFace.PAPI
Transcription Le questionnaire a été posé aux deux conjoints, simultanément, dans deux pièces séparées.Transcription